Connaissance des Arts, Elisabeth Vedrenne, 2012
Les présences muettes de Véronique Ellena
Dans ses séries la photographe fait surgir la vie derrière la mort, le sacré sous la banalité.
On entre sans bruit dans les photographies de l’artiste. Le plus simplement possible, frontalement. Et l’on se trouve face à des architectures, à des objets dans une réalité, ni crue, ni forcée, mais douce, calme, empathique.. Il peut s’agir d’une grenade lourde et éclatée. D’un poulpe luisant, élastique et majestueux. D’un tas de linge bien plié, de pièces vidées, d’un lapin allongé tel un chat endormi…
De vies transformées en « choses », lesquelles, traitées en natures mortes, révèlent leur ancienne présence vivante dans leur représentation figée. La matière, comme le sujet, respire avec volupté autant qu’avec humilité. Le décor est minime, la mort, omniprésente, le spirituel, sensuel.
La photographe travaille par séries. Sous le banal gît le sacré, si l’on se donne la peine de le chercher. C’est du moins ainsi qu’elle transmet cette part d’humanité qui s’incruste toujours dans le réel. La malicieuse rockeuse punkette d’autrefois sait aujourd’hui faire parler le silence dans ses photographies, mais aussi l’invisible spiritualité cachée dans les moindres petites choses que nos regards cherchent à enregistrer
Elisabeth Vedrenne – 20 décembre 2012
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